La jungle nue (Philip José Farmer, 1968)

Lorsqu'ils parlent de l'Afrique, Hemingway et son épigone Ruark ne disent en général qu'un tas de conneries. Ou, pour utiliser une expression plus imagée, ils ont de la merde plein les yeux et ça les empêche de voir plus loin que le bout de leur stylo-bille. Mais il leur arrive parfois de faire des remarques intelligentes : ainsi lorsqu'ils relèvent que les animaux, et en particulier les panthères, lâchent un jet de sperme quand ils sont sur le point de succomber à une mort violente. L'éjaculation étant alors une forme de protestation du corps contre la mort. Les cellules veulent vivre éternellement, et elles essayent d'imprégner l'atmosphère d'une ultime copulation, pour se perpétuer, quand elles sentent que la mort est proche.
J'ignore ce que font les femmes au moment de mourir de mort violente. Je n'ai jamais entendu dire qu'une femme lâchât des ovules. Peut-être le font-elles, mais l'œuf est si petit que de toute façon cela ne se voit pas. Évidemment, il n'est pas rare qu'une femme soit inféconde, tandis que les hommes, eux, ne manquent jamais de sperme ; les cris seraient alors leur manière d'éjaculer.

Publié le 10 février 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-102615.html.