Je me trouve dans une pièce grise. Je suis emprisonné à une chaise et j'y suis pendu. Je sens mon souffle diminuer petit à petit (ça se passe bien, mon visage ne tourne pas au violet) jusqu'à ce que je n'expire plus du tout : je suis mort. Je me lève, j'inspire de l'air dans mes poumons vides : ça me fait mal. Puis ça va mieux, je me tourne vers mes compagnons de pendaison toujours attachés à leurs chaises (leur corps est immobilisé par d'épaisses menottes), pour les délivrer ; ils supportent mal la mort et souffrent de respirer. Pas de respiration en moi.
Je me sens sur le point de mourir, je me sens mourir. C'est effrayant.
Écrit en mars 1995 et publié le 3 février 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-90774.html.